En prise avec les problématiques sociales dans lesquelles il s’inscrit historiquement, le travail social a su s’enrichir des apports des différentes sciences humaines et sociales, diversifier ses modes d’intervention et ses pratiques, créer de nouveaux métiers ou de nouvelles fonctions, tout en restant globalement fidèle à ses valeurs fondatrices.Aujourd’hui, le développement des politiques publiques territorialisées mobilise davantage d’approches intégrées, de coordination et de transversalité. La raréfaction des ressources financières conjuguée à l’évolution des questions sociales oblige à des pratiques innovantes et contribue à faire évoluer les formes organisationnelles.
Dans cette situation de contrainte, l’encadrement du secteur s’est largement ouvert aux apports des sciences de la gestion et du management.
Mais qu’en est-il d’une vision prospective de l’intervention sociale par les travailleurs sociaux ? Qu’en est-il des nécessaires interfaces entre les orientations politiques et leur mise en oeuvre, entre les politiques sociales et les publics, entre les acteurs sociaux et les territoires ? Qu’en est-il de la fonction recherche – développement ?
Comment qualifier les emplois qui apparaissent sur le marché qui se structure autour des travaux d’études, de diagnostic, de montage et de conduite de projets, d’évaluation… ? Comment développer la production de connaissances utiles à l’action ? Comment mesurer les effets induits par une expertise collective à visée de transformation sociale ? En quoi le travail social a-t-il à gagner à apprendre d’une démarche de recherche – action et d’ingénierie sociale ?